L’analyse des données d’AXA France révèle la naissance d’un nouveau monde du travail, depuis l’impact des troubles psychologiques sur l’absence des salariés, notamment des jeunes, jusqu’à l’émergence de nouvelles tendances comme l’adoption rapide du congé de coparentalité

La crise sanitaire a dessiné un nouveau visage du monde du travail en France. Si l’augmentation générale des arrêts de travail des salariés se confirme depuis 2019 (+31%), l’analyse des datas d’AXA France révèle une nouvelle réalité des entreprises : la croissance lente et continue des arrêts de longue durée (+42% depuis 2019). Les troubles psychologiques, en très forte progression (+6 points en 4 ans), s’installent comme la première cause de ces arrêts, représentant dorénavant près d’un quart d’entre eux. Des troubles non seulement plus nombreux mais qui affectent une population de salariés de plus en plus jeunes (-1,7 ans en 4 ans).

Le Datascope met en évidence une augmentation particulièrement forte et inquiétante de la part des troubles psychologiques dans les arrêts de travail longs des salariés de moins de 30 ans : en seulement 4 ans, ils ont gagné +9,5 points (25,6% des motifs d’arrêts de travail en 2023 pour 16,1% en 2019).

Si les troubles dépressifs majeurs représentent 60,2% des arrêts de longue durée liés aux troubles psychologiques chez les jeunes, la part des burn-out est grandissante : 21% en 2023 pour 14,5% en 2019.

Crée en 1977 et réformé à plusieurs reprises jusqu’à son assouplissement en 2023, le congé de coparentalité est aujourd’hui une réalité dans les entreprises. Il a progressé en fréquence de +19% entre 2019 et 2023 (3,2 arrêts de travail pour 100 salariés hommes en 2023 contre 2,7% en 2019), mais c’est principalement l’allongement de sa durée qui traduit l’adoption de la nouvelle règlementation : de 12 jours en moyenne en 2019 à 24 jours en 2023.

Autant d’enjeux centraux qui rebattent les cartes du monde du travail, où les entreprises vont devoir se réinventer pour mieux prévenir grâce à l’étude des données.

Crédits photo : Diane Milleron-Deperrois - AXA France / Illustration : Shutterstock